Ludovic, éleveur et philosophe

Installé à Baillou, dans le Perche, Ludovic Callu élève 35 vaches en agriculture bio. Il a entamé un virage stratégique dans son métier après le décès de son frère.

A l’âge de 21 ans, Ludovic s’installe sur la ferme familiale, qu’il continue de faire évoluer. Avec deux autres associés, ils élèvent environ 80 vaches, produisent 600 000 l de lait et investissent dans un robot de traite…. Mais en 2007, le frère de Ludovic meurt dans un accident.

le poulailler mobile de Ludovic Callu
Le poulailler mobile de Ludovic permet de supprimer les parasites des prairies tout en fertilisant le sol ! ©lajuliaude
Diviser par trois la production de la ferme

L’éleveur se pose alors beaucoup de questions. « En quoi je sers la société ? comment mon exploitation est-elle utile ? » Il repense complètement son système d’entreprise et redémarre seul avec l’objectif de construire une exploitation autonome.

« Après la crise du lait de 2009, je ne voulais plus acheter mes concentrés à l’extérieur. J’ai contractualisé, avec des voisins, l’approvisionnement en maïs ensilage et en betteraves fourragères et j’ai implanté des mélanges céréaliers et des prairies multi-espèces sur des couverts. Peu à peu, je me suis tourné vers l’agriculture biologique », explique l’éleveur. Il ne garde que 35 vaches laitières et 50 ha (dont 15 de prairie) et divise par trois la production sur la ferme. Une démarche à l’encontre du courant actuel d’agrandissement pour réaliser des économies d’échelle, et difficile économiquement. « La conversion n’a pas été facile. Je ne savais pas si je savais nager mais j’ai sauté dans le grand bain ! », raconte Ludovic Callu.

Julia Droubitch et Ludovic Callu pendant l'enregistrement du podcast
Ludovic Callu interviewé par Julia dans son pré. ©lajuliaude
De l’énergie grâce aux haies

En parallèle, il cultive également de la biomasse pour l’énergie. Grâce à la valorisation de ses haies, il produit des plaquettes forestières. Il fera partie des créateurs de la SCIC Bois Energie Centre, qui, aujourd’hui, approvisionne de nombreuses chaudières à biomasse dans le Loir-et-Cher et autour.
Puis passe à l’échelon supérieur, et décide de planter des arbres, plus de 10 000 en trois ans ! « Notre idée est de faire évoluer la campagne, pour notre plaisir de vivre et celui de se promener dans notre Perche natal, pour favoriser la biodiversité notamment la faune sauvage, et pour devenir producteurs d’énergie, de bois, de fruits... » explique Ludovic Callu.

Aujourd’hui, Ludovic vend son lait à la coopérative Biolait, qui alimente des industriels et porte un projet de transformation à la ferme qui devrait voir le jour dans quelques mois. Sa femme l’a rejoint sur l’exploitation pour développer cette activité et des liens se sont tissés avec une maraichère pour élargie la gamme de produits.

A suivre…

Pour rencontrer Ludovic Callu :

Les Javardières, 41 170 Baillou

Écoutez le podcast en cliquant ici !

Zoom Local : Des projets avec une maraîchère, Raphaële Yon Araud

Maraîchère à Valennes dans le Perche au sein du jardin des Aulnes, Raphaële Yon Araud a pour objectif de recréer de l’activité économique et du lien social sur le territoire et particulièrement dans le village de Valennes près du Mans. En s’associant avec plusieurs agriculteurs dont Ludovic Callu, ils ont pour projet commun la promotion des producteurs locaux. Pour cela, la restauration d’un lieu a été entrepris pour créer une résidence d’artisans regroupant une table d’hôte, de la formation, une épicerie locale… L’équipe a également remis en état le four à pain du village.

Tous ces projets ont pour but de redynamiser le village en créant de l’emploi dans la commune de Valennes, apporter une animation et attirer de nouvelles personnes à la campagne… et surtout créer du lien !

Les jeunes mis en avant

Raphaële Yon Araud a pour projet d’ouvrir des mini filières pour donner la chance aux jeunes d’expérimenter différents métiers dans l’artisanat, l’agriculture… Cette initiative permet d’apporter une connaissance et de découvrir des métiers souvent méconnus par les jeunes générations. De quoi créer des vocations !

Pour suivre l’actualité du jardin des Aulnes rendez-vous sur leur page facebook, instagram et sur le site internet greenopie.